Durant tout le mois de mars, la mobilisation des jeunes, les grèves, les manifestations des travailleurs, ont rendu encore plus évident ce que chacun sait : tous ceux qui vivent de leur travail, ou espèrent en vivre un jour, sont contre cette loi El Khomri.
Le gouvernement le sait mais, comme le dit Myriam El Khomri, « l’opinion publique n’est pas la seule boussole du gouvernement ». Manuel Valls a même eu le culot de prétendre dénier aux jeunes le droit d’avoir un point de vue sur leur propre avenir. En clair, ils se fichent de ce qu’on pense. La seule façon de les faire reculer est de leur montrer par notre mobilisation, la plus large possible, qu’ils ont bien plus intérêt à retirer la loi qu’à s’obstiner.
La journée de grève et de manifestations du 31 mars est l’occasion de construire cela. Partout, nous pouvons discuter entre nous, y compris avec les plus sceptiques, pour nous convaincre que, oui, c’est possible : tous ensemble nous avons la force de les faire reculer ; que sans nous, rien n’est produit, aucune richesse n’est créée, et que c’est bien cela notre force. Et que la première étape pour le mesurer est de se mettre en grève et d’aller manifester jeudi prochain.
C’est le moment de nous réunir en assemblées générales, en comités de mobilisation, de nous concerter, de nous coordonner et de préparer la suite.
Ce n’est qu’un début…
Bien entendu, le gouvernement ne cédera pas dès jeudi soir. Il utilisera toutes les ficelles à sa disposition. Il tentera de nous dénigrer. Il essayera d’instrumentaliser les attentats de Bruxelles pour qu’on se range derrière lui. Il enverra les flics provoquer des affrontements, notamment avec les jeunes, pour casser le mouvement, comme les trois brutes en uniforme qui ont tabassé un lycéen la semaine dernière.
Le combat contre l’exploitation, contre les licenciements, contre les salaires bloqués et la précarité qui s’intensifie ne fait que commencer. Les grèves, les manifestations, les assemblées générales doivent se poursuivre jusqu’au retrait de la loi. Chacun peut s’investir dans ce mouvement, débattre de la suite de la mobilisation et des formes qu’elle peut prendre.
Oui, nous serons des centaines de milliers à nous mobiliser, à faire grève, à manifester, pour exiger le retrait de la loi Travail. Dès maintenant, discutons des suites du 31, comment nous pouvons créer le rapport de forces pour faire reculer le gouvernement. Discutons-en sur les lieux de travail, dans les lycées et les facs. Et discutons-en pour organiser la lutte au maximum de ses possibilités. Tissons les liens nécessaires entre établissements, entre entreprises, entre salarié-e-s, jeunes, militant-e-s pour pouvoir nous-mêmes décider de la continuation de notre lutte.
Une chose de sûre : la colère qui va s’exprimer jeudi prochain ne doit pas retomber et doit continuer de s’exprimer les jours suivants, car le gouvernement ne lâchera pas sur une simple journée d’action, aussi massive soit-elle !
à Limoges, manifestation à 10h30 place de la République