NPA 87
  • 26/02/17 - Philippe Poutou : Il faut desserrer l’étau du capital sur l’activité agricole

    7 mars 2017

    Philippe Poutou au Salon de l’agriculture dimanche 26 février à partir de 11h.

    Aujourd’hui, la situation du monde agricole est sinistrée, en particulier pour celles et ceux qui travaillent sur de petites exploitations. Bien loin de la réalité de l’agrobusiness et de ses juteux profits... Des hommes et des femmes s’épuisent dans un travail utile et n’en tirent même pas le Smic, leur protection sociale est insuffisante et leur retraite dérisoire... Quel jeune voudrait s’installer dans de telles conditions ?

    Nous proposons un revenu garanti pour chaque actif agricole, indépendamment des aléas de la production et des marchés. L’importance de l’agriculture dans l’alimentation, la santé publique, la protection de l’environnement et l’aménagement du territoire justifie cette rémunération. Les normes sanitaires et environnementales ne doivent plus être vécues comme des contraintes mais comme des nécessités générant certes du travail, mais du travail payé. Contre le surendettement, nous proposons la réduction et même l’effacement des dettes quand les banquiers se sont bien gavés. Cela passe par un plafonnement et un redéploiement des aides publiques, ainsi que des subventions qui ne doivent plus aller aux mégaprojets mais aux initiatives de terrain favorisant la transition écologique.

    Il faut desserrer l’étau du capital sur l’activité agricole. Nous n’y parviendrons vraiment qu’en socialisant les groupes de l’agroalimentaire et de la grande distribution ainsi que les banques, mais on peut résister en imposant des prix plancher à la production, en interdisant vraiment les OGM et le brevetage du vivant, en rendant leurs places aux semences paysannes, en bloquant les projets agrocapitalistes telle la ferme des mille vaches.

    C’est pour engager un dialogue autour de ces propositions que Philippe Poutou, candidat du NPA à l’élection présidentielle, accompagné de Christine Poupin, porte-parole du parti, seront présents au Salon de l’agriculture demain dimanche 26 février à partir de 11h. Ils visiteront un certain nombre de stands, dont celui de la Confédération paysanne. Une autre agriculture est possible.

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    Communiqué de P. Poutou : Pour les patrons tout est bon dans le Macron

    Pour l’inauguration du Salon de l’Agriculture, le candidat d’En Marche aura tenu à rappeler que « Pour les patrons, tout est bon dans le Macron ! ».

    On lui devait déjà le pacte de responsabilité avec le CICE, représentant un cadeau de 42 milliards aux patrons sans aucune contrepartie. On lui devait déjà la loi Macron et la préparation de la loi El Khomri, autant d’attaques frontales pour le peu de protection qui nous restent dans le Code du Travail. Si certains nous disent que l’on ne connait guère son programme, nous les salariés, avons déjà payé pour voir ce que fait Emmanuel Macron au pouvoir.

    Avec la présentation de son programme économique vendredi dans le quotidien du grand patronat, il n’y a pas eu de surprise : lui, au moins assume son propre héritage dans les gouvernements du parti socialiste et promet de doubler la mise pour une politique libérale ! 60 milliards d’économies, surtout sur le dos des salariés : d’abord 25 Milliards de moins dans le budget de l’Etat, puis 15 Milliards de coupe dans le budget de la Sécu et 10 Milliards dans celui de l’assurance chômage. Enfin 10 Milliards de moins pour les collectivités locales.

    En clair, attaquer encore le droit à la santé, ceux des chômeurs et les services publics.
    Comme Fillon, il promet de supprimer les emplois de fonctionnaires -120000- et de demander aux collectivités locales de remplacer des emplois publics par des embauches au rabais sous contrats privés. De même, une autre attaque démagogique contre le paiement du premier jour de carence pour les fonctionnaires.

    Enfin, il promet une réforme « structurelle » d’attaque contre les retraites. Et pour les chômeurs, il compte bien multiplier les radiations de Pôle Emploi de ceux qui refuseraient leur déqualification dans des emplois au rabais. Evidemment, il promet de s’appuyer au maximum sur la loi El Khomri : « …il y aura une décentralisation des négociations sociales : c’est la loi qui définira l’ordre public social, les entreprises et les branches pourront y déroger par accord. Il faut assumer davantage de flexibilité ».

    S’il parle de supprimer la taxe d’habitation pour les couches populaires, il n’y aura pas de mystère : la CSG augmenterait ainsi que les impôts locaux des communes privées de taxe d’habitation. Le CICE serait pérennisé et toutes les cotisations salariales maladie et assurance chômage supprimées, l’impôt sur les sociétés baisserait pour les grandes entreprises de 33 à 15%.

    Alors, Macron 1,2 ou 3 c’est la même rengaine : la vieille rengaine des politiciens libéraux, de gauche de droite ou d’ailleurs, à la solde du MEDEF !

    Bordeaux, le 28 février 2017