NPA 87
  • 14/12/16 - Pollution : pic de galère

    7 janvier 2017

    Pollution : pic de galère
    Paris, Lyon et Grenoble, ainsi que la plupart des villes du pays viennent de connaître l’épisode de pollution le plus important depuis plus de dix ans.

    Pendant plusieurs jours, le taux de particules fines dans l’air a dépassé les 80 mg/jour à Paris et à Lyon. Pour les populations vivant dans ces zones urbaines, cela équivaut à la consommation de deux paquets de cigarettes par jour ! Chaque année, en France, 50 000 décès seraient liés à la pollution.

    Manque d’investissement et grosse pagaille
    Si la circulation alternée n’a eu que peu d’effets sur la qualité de l’air, elle a donné lieu à des journées de galère pour les usagers des transports en commun.
    À Paris, la journée du 6 décembre a été marquée par l’arrêt total de la partie nord du RER B à cause d’un arrachement de caténaire. Le lendemain, jour de mise en place de la circulation alternée, une autre caténaire a été arrachée en gare du Nord, bloquant près de 1,4 million de voyageurs sur tout le réseau.
    En cause, le manque chronique d’investissement public dans la modernisation du réseau ferroviaire. La deuxième caténaire arrachée avait plus de 40 ans et, sur la ligne du RER C, des équipements électriques ont plus de cent ans. L’époque des trains à vapeur ! Même la Cour des comptes, temple de l’austérité, a révélé qu’il manquait 300 à 500 millions d’euros d’investissement annuel depuis 35 ans pour le simple entretien du réseau francilien.
    Ces 15 à 20 milliards n’ont pas été trouvés en trois décennies, alors que le gouvernement actuel a débloqué au bas mot 40 milliards d’euros de cadeaux aux patrons pour quatre ans dans le cadre du Crédit d’impôt compétitivité… qui n’a créé aucun emploi ! Sans parler des 53 milliards d’euros de profits que les entreprises du CAC 40 ont réalisés en un an.
    À Lyon, la Métropole s’est opposée à la gratuité des transports, alors que les tarifs pour un réseau de seulement quatre lignes de métro et cinq de tramway avoisinent ceux de Paris. Elle a préféré maintenir les contrôles pour continuer à ponctionner ceux qui vivent à la périphérie de la ville, ne pouvant payer des loyers exorbitants.

    Leurs choix et les nôtres
    Ces choix politiques pénalisent lourdement les salariés sur l’ensemble du territoire. Depuis plus de trente ans, les gouvernements successifs ont délaissé les investissements visant à améliorer les transports en commun et les réseaux de proximité. Les lignes TGV au prix prohibitif ont été privilégiées aux lignes de TER. Et voilà que l’on supprime les trains de nuit.
    De la même manière, la société de fret ferroviaire Euro cargo rail vient de supprimer 300 emplois en France. Le fret ferroviaire, qui pollue infiniment moins que les poids lourds, ne représente plus que 15 % des marchandises transportées en France contre 75 % en 1947. On voit à quoi se réduit le baratin écologique gouvernemental. 
    En réalité, le pic de pollution de ce début d’hiver a été un véritable révélateur de la violence sociale imposée d’en haut. La santé comme les conditions de vie de la population ne font pas partie des priorités des gouvernants, voués au service du grand patronat.
    Il serait temps de faire partir ce système capitaliste en fumée.

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    Alep-Mossoul : la barbarie des guerres impérialistes
    Avec la destruction d’Alep et le massacre de la population dans les zones « conquises », les armées d’Assad, de son allié Poutine et les milices chiites se livrent à une extermination insoutenable pour se venger de ceux qui, à Alep, avaient osé braver la dictature d’Assad depuis la révolte des « printemps arabes » de 2011. Et cela se fait avec la complicité des grandes puissances qui, même si elles font semblant de s’offusquer, les ont laissés faire le sale boulot depuis deux ans, parce que cela les arrange !
    Pendant ce temps, la « bataille de Mossoul », emmenée par la coalition internationale dont la France fait partie, se poursuit. L’armée irakienne, appuyée par des milices chiites ou kurdes et par les aviations française et américaine, reprend la ville à Daech. Mais les exactions contre la population sunnite se multiplient, dénoncées par plusieurs ONG dont Amnesty International.
    À Mossoul comme à Alep, toutes les parties en présence, y compris l’armée française, s’affrontent pour leurs intérêts propres, sur le dos des populations civiles. Le bilan en Syrie, c’est plus de 300 000 morts dont plus de 90 000 civils et 10 millions de réfugiés qui fuient cette barbarie.
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    Madrange : pas de fumée sans feu !
    Le décès de Monique Piffaut, unique actionnaire de Financière Turenne Lafayette, a été à l’origine d’un audit sur la situation économique du groupe chapeautant 21 sites de production et 3 200 salariés.
    Un audit, qui à peine entamé, révèle déjà une présentation falsifiée des comptes de la société depuis plusieurs années pour masquer des difficultés de certaines filiales du groupe. Le nouveau PDG a averti la presse et tiré la sonnette d’alarme auprès de l’Etat ; il compte faire, dans les semaines à venir, la tournée des sites « pour rechercher les voies et moyens d’assurer la poursuite des activités… ».
    Le groupe de Monique Piffaut s’est construit depuis 1991 sur le rachat d’entreprises de l’agroalimentaire, avec restructurations accompagnées de licenciements, fermetures d’entreprises et conditions de travail. Les salariés ont déjà payé un lourd tribut pour que Monique Piffaut accroisse sa fortune personnelle évaluée à près de 400 millions d’euros.
    Alors, réelles difficultés à venir pour le groupe ou prétexte à une mise sous pression des salariés et des collectivités ? Quoiqu’il en soit, il nous sera encore demandé des efforts pour « sauver » l’entreprise. Il n’en n’est pas question ! C’est sur ces 400 millions, produits de notre travail, qu’il faut taper pour assurer, non seulement tous les emplois, mais aussi de meilleures conditions de travail pour une production de qualité. 
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    Hôpitaux : la lutte paye
    Après un mouvement qui a duré près de deux mois, les personnels de l’hôpital Emile Roux, de Limeil Brevannes (94) ont obtenu satisfaction d’une bonne partie de leurs revendications : une meilleure gestion des plannings, plus de souplesse pour l’obtention des dates de congés que l’on pose, l’ouverture de la crèche tous les week-ends.
    De même à l’hôpital Purpan de Toulouse, la direction du CHU a fini par céder, après un mois de grève du service de gynécologie. Grâce à leur ténacité, au soutien des autres agents, médecins, etc., les grévistes ont gagné le personnel nécessaire, le remplacement des arrêts maladie par du personnel formé, le respect des droits (possibilité de temps partiel, droit aux congés, fin des heures supplémentaires imposées, etc.)
    Et au CHU de Point à Pitre – Guadeloupe – (qui fonctionne avec 684 personnels en contrats renouvelés depuis des années), 10 jours de grève des précaires ont permis d’obtenir la titularisation de 100 contractuels et l’ouverture de concours pour 300 autres.
    Encourageant pour tous.
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    Grève nationale à La Poste
    Jeudi dernier, les postiers étaient appelés à la grève par les syndicats CGT, Sud et Unsa. Les restructurations se succèdent en permanence dans les bureaux et les centres, entraînant autant de luttes locales ; en revanche, cela faisait bien longtemps qu’il n’y avait pas eu de grève nationale à La Poste. Or les postiers font bel et bien face à une politique nationale de l’entreprise, qui est d’ailleurs à l’image de la politique menée par les patrons du public comme du privé : plus de 50 000 postes supprimés en dix ans, développement des contrats précaires. À côté de cela, le bénéfice net au premier semestre 2016 est de 675 millions d’euros, en hausse de près de 60 % !
    Une seule journée de grève ne suffit pas. Reste à préparer la suite, le combat qu’il est nécessaire de mener tous ensemble et tous secteurs confondus.
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    Limoges : impôts en hausse !
    Alors que le maire de Limoges avait promis de ne pas augmenter la fiscalité, c’est chose faite pour 2017 depuis le dernier conseil municipal. Les promesses électorales sont toujours destinées à ceux qui veulent bien y croire !
    La taxe d’habitation augmentera de 5,5% et la taxe foncière de 9% ! Un hold-up inadmissible pour les contribuables. L’opposition proteste, mais elle en fait tout autant dans les villes ou communautés de communes que ses semblables gèrent. Quelques soient les raisons invoquées pour cette hausse, ce n’est pas à la population de payer !
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    La rentabilité de Renault et PSA ?
    Renault et PSA se placent désormais parmi les constructeurs automobiles les plus rentables de la planète, alors qu’il y a quelques années à peine ils pleuraient et disaient craindre de faire banqueroute.
    Cette augmentation de la rentabilité s’est faite sur le dos des travailleurs : gel des salaires, licenciements, dégradation des conditions de travail et augmentation du temps de travail.
    Elle se fait aussi sur le dos des sous-traitants. « GM & S industry » à la Souterraine en fait l’amère expérience en ce moment. 283 emplois sont en jeu dans les mois qui viennent parce que Renault et PSA n’ont pas tenu leur engagement de soutien à l’activité, profits des actionnaires obligent !